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Place Navone

Place Navone
Place Navone

C"est sur cette grande pi ace qu'existait anciennement le fameux Cirque Agonal , près duquel étaient les Thermes d'Alexandre Sévère . Quelques-uns prétendent que cet Empereur fit construire ce Cirque ; d'autres disent qu' il ne fit que le restaurer ...On a conservé à cette place la forme du Cirque , en bâtissant les maisons ,. tout autour, sur li-s fondemens des gradins . Ce Cirque fut appelé Atonal , à cause des fêtes que l'on y célébrait , du mot Grec Agon-, qui signifie combat , parce qu'outre les courses des chars > on y donnait aussi des combats d'Athlètes: on l'appelé aujourd'hui Navone, par corruption du mot Agon , puisque dans le moyen âge on l'appellait Nagona ..
Cette place, qui est une des plus magnifiques et des plus belles de Rome, occupe 1'emplacement du cirque d'Alexandre Sévère, près des thermes du même empereur. Elle couserve la forme du cirque, car les maisons ont été bâties tout autour sur les fondemens des degres. On pretend que -ce cirque s'appelait Agonal, à cause des fêtes que l'on y celebrait, du mot grec sigon , qui signifie combat; mais ce nomci était commun à tous les cirques ; il est très probable que le nom d'Agone, que porta la place dans le moyen-âge ait donné origine à cette opinion.
Cette place est une des plus vastes et des plus belles de Rome. Grégoire XIII l'orna de deux fontaines, dont l'une est placée vers l'extrémité septentrionale, et l'autre vers l'extrémité opposée: celle-ci est composée de deux grands bassins de marbre; sous le pape Innocent X elle fut ornée d'un triton qui tient un dauphin par la queue, sculpté par le Bernin; sur les bords du bassin sont des mascarons, et des tritons qui jettent de l'eau , et qui ont été faits par Flaminio Vacca, Léonard de Sarzaua, Silla Milanais et Tadée Laudini.
Innocent X, de la maison Pamphili, fit ériger la belle fontaine du milieu , sur les dessins du Bernin. Elle est formée d'un vaste bassin circulaire de marbre, de 73 pieds de diamètre; au milieu on voit un grand rocher percé des quatre côtés; l'ouverture forme une espèce de grotte qui laisse entrevoir, d'un côté, un cheval marin, et, de l'autre, un lion, sculptés par Lazare Morelli. Au sommet de ce rocher , dont la hauteur est d'environ 41 pieds, s'élève un obélisque de granit rouge, couvert d'hiéroglyphes: il a 51 pieds de haut. Il fut trouvé dans le cirque de Bomnlus, fils de Maxence, qu'on appelle vulgairement de Caracalla, hors de la porte st. Sébastien le style des hiéroglyphes et les noms de Vespasien, Titus, et Domitieu, qu'on lit dans les cartels, démontrent qu'il a eté taillé et gravé sous le dernier de ces empereurs. Sur les côtés du rocher sont quatre statues colossales, faites d'après les modèles du Bernin: elles représentent les quatre principaux fleuves du monde : le Gange, qui tient la rame en main, fut sculpté par Mr. Adam, de Lorraine; le Nil , par Antoine Fancelli; la Plata, par François Baratta; et le Danube , qui est le mieux sculpté, par André dit le Lombard. Sous chaque statue sort un jet-d'eau qui remplit le bassin.
Sur cette place, tous les mercredis se tient le grand marchéde Rome depuis le tems de SixtelV; auparavant il se tenait sur la place d'Aracœli, au bas du Capitole. Tous les samedis et les dimanches , pendant le mois d'août on inonde cette place, et on forme une espèce de lac, où le peuple accourt en foule, tant à pied qu'en voiture, pour se divertir et chercher quelque soulagement contre la chaleur.

Itinéraire de Rome et de ses environs - Mariano Vasi - 1842

Cirque d'Alexandre Sévére.

En sortant vous trouverez devant vous une large rue ; à son extrémité vous tournerez à gauche par la rue de Tor' Mellina, et vous entrerez bientôt sur la place Kavona, la plus grande de Rome après celle de Saint-Pierre. Ne vous rebuttez pas en la voyant remplie de guenilles, de vieux meubles, de vieille ferraille et de toute sorte de marchands d'herbages. Vous aurez ici de grandes merveilles d'art à contempler, une des belles pages de l'histoire artistique du dix-septième siècle. Sachez d'abord que cet espace que nous venons de parcourir, et qui se trouve couvert d'églises, de maisons, de monuments tout modernes, comprenait anciennement le vrai champ de Mars, c'est-à-dire cette portion de la plaine des Tarquins qui avait été spécialement réservée aux exercices militaires et aux jeux gymnastiques. Il n'y avait point de constructions, et le sol était couvert de gazon et d'allées d'arbres qui offraient aux Romains des promenades délicieuses. Plus tard Pompée acquit une portion de ces terrains, qu'il convertit en parc et en jardins. Mais Alexandre Sévère, qui régnait vers l'an 222 de notre ère, croyant que Rome ne contenait pas encoi-e assez de spectacles, fit construire sur ces jardins un nouveau cirque, dont le pourtour existe encore dans son intégrité. Regardez tout autour de la place, vous verrez qu'elle en a conservé exactement la forme et les dimensions. Ses deux extrémités sont terminées comme d'habitude, l'une en demi-cercle, où était l'entrée du cirque; l'autre en ligne droite, où se trouvaient les Carceres , remises (670). Les édifices qui entourent cette place ont tous été construits sur les fondations mêmes qui soutenaient les gradins. Il était connu sous le nom de cirque Alexandrin, ou cirque Agonal, du mot Agon , jeu public ; puis le peuple, en gâtant le mot, en fit nagone, puis nagona et finalement navona.

D'autres belles fontaines, toutes abondantes en eau, ornent cette place. Celle qui est devant le palais Pamphili, appelée la fonlana del Trilone, avec un double bassin tout en beau marbre, est d'une forme extrêmement gracieuse. Cet Éthiopien qui, debout au milieu d'une conque, tient fortement serrée dans sa main la queue d'un dauphin est encore une des conceptions originales de Bernini. L'eau qui alimente ces fontaines est Vacqua vergine, la meilleure eau de Rome.

Annexé à l'église de ste. Agnès est le collège innocentien bâti par Innocent X sur les dessins de Borromini, où , aux frais de la maison PamphiliDoria on entretient de jeunes élèves, nés dans les anciens fiefs de cette famille, et d'où sont sortis plusieurs personnages fort distingués dans les sciences et dans les lettres.
Ce collégeoccnpe particulièrement le bâtiment à droite de l'eglise. A gauche on voit le magnifique palais Pamphili-Doria, bâti par Innocent X en 1650 sur les dessins de Jérôme Raïnaldi. La voûte immense de la galerie de ce palais a été peinte par Pierre de Cortone en très peu de tems, et c'est un des plus grands ouvrages de cet artiste, qui y représenta les aventures d'Énée. Dans les autres chambres on remarque des frises peintes par Bomanelli et Gaspard Poussin, et quelques petites von tes ornées de peintures par Allegrini.

FONTAINES DE LA PLACE NAVONA

Mais rentrons sur la place, et admirons dans cette majestueuse fontaine qui est devant vous le triomphe de Bernini. Innocent X voulait dét-orer la place où il venait de faire construire un palais et la superbe église 'Sainte-Agnès. Borromini et Bernini luttaient alors de prééminence. Le premier était un savant architecte, le second un génie à imagination ardente et poétique. Tous deux cherchaient souvent le beau dans l'exagération, mais par des voies différentes. Borromini, c'était par le calcul, le compas à la main, au moyen de figures de géométrie; il avait une horreur pour tout ce qui était rectangle ou ligne droite ; il croyait voir le beau dans les angles aigus, obtus, mixtilignes, curvilignes ; la courbe surtout était sa ligne de prédilection. Bernini au contraire suivait sa propre inspiration ; il allait on elle le conduisait; et comme les grands génies, malgré les mauvais exemples du jour, n'oublient jamais les grauils modèles de la nature, cet artiste, avec moins de science que son rival, sut s'approcher davantage du vrai beau, se mieux préserver de la corruption du siècle, et donner en même temps à sos œuvres un cachet d'originalité et de poésie , qualités qui manquent tout à l'ait à son rival.
Les étrangers et bien des Italiens encore, on ne sait si c'esi par la quasi-ressemblance du nom, confondent assez souvent ces deux artistes, ou plutôt ils mettent sur le compte de Bernini la plupart des fautes de mauvais goût du Borromini. C'est que celui-ci est à peine connu du vulgaire des amateurs, tandis que tout le monde connaît le nom de Bernini. Le fait est que les ouvrages de ce grand artiste «ont presque toujours le produit d'un talent supérieur, et que plusieurs d'entre eux sont même regardés comme des créations vraiment sublimes.
Ces deux grands artistes lurent donc mis alors en présence pour le dessin de cette fontaine. Celui de Bernini fut aussitôt préféré. Borromini en fut profondément affligé. Il se consolait pourtant par l'espoir de voir à la fin son rival humilié ; il répétait partout que « l'eau n'arriverait jamais à la fontaine. » Cette espèce de menace d'un homme si savant effraya Bernini,- il examina bien son dessin sans pouvoir y reconnaître aucune erreur. Pendant que le monument s'achevait, il parvint à savoir, par la domestique de Borromini lui-même, que celui-ci, pressé par des questions incessantes qu'elle lui faisait à ce sujet, avait fini par lui répondre . « Dis-moi, pourrais-tu respirer si tu n'avais pas de bouche ? « Il n'en fallut pas davantage à Bernini pour comprendre qu'il avait oublié de ménager des évents dans les conduits qui portaient l'eau à la fontaine. Jl répara vite cette erreur, et le jour de l'inauguration, quand Borromini s'y attendait le moins, on vit tout à coup rejaillir un fleuve d'eau aux bruyants applaudissements de la multitude et au grand contentement du pape, qui dit à Bernini : « Par ce beau spectacle tu as ajouté dix ans de plus à ma vie. >> Le pauvre Borromini en fut atterré ; une mélancolie profonde s'empara de lui ; il chercha la distraction dans les voyages ; mais, après six mois, une fièvre chaude le prit, et dans un accès violent, saisissant son épée, il se la passa au travers du corps. Tels étaient les artistes du dix-septième siècle.
Examinez maintenant cette reine des fontaines. Du milieu d'un bassin ovale de marbre blanc de 80 pieds de diamètre s'élève un rocher percé de quatre ouvertures et surmonté d'un obélisque en granit rouge de iO pieds de hauteur, le même qui était placé sur l'épine du cirque de Romulus, fils de Maxence (1092). Dans les angles du rocher sont assis quatre géants en marbre blanc, représentant quatre des plus grands fleuves de la terre : le Gange, en Asie; le Nil, en Afrique; le Danube,en Europe, et la Plata, en Amérique : chaque fleuve avec ses symboles relatifs. Une grande quantité d'eau, échappée de leurs urnes, tombe dans le bassin et se précicipite dans l'antre du rocher, d'où sortent, comme pour s'abreuver, de monstrueux animaux qui caractérisent les quatre parties du inonde. Les statues des quatre fleuves sont très belles; modelées par le maître, elles furent exécutées par ses élèves. Bernini ne réserva pour lui que le rocher : c'était la partie la plus dil'fieile; il a réussi au delà de toute espérance. Une fleur de lis et une colombe portant dans son bec une branche d'olivier sont placées sur la pointe de l'obélisque: ce sont les armes de la famille Pamphili.

 

EGLISE DE ST. JACQUES DES ESPAGNOLS.

Don Alphonse Paradinas » Evêque de Ro drigo en Espagne , fit bâtir cette Eglise ,
en 1450, sur les dessins de Baccio Pintelli. La tête en marbre placée sur te tombeau
que l'on trouve à droite de la porte que conduit à la Sacristie 3 est une belle sculpture du chev. Bernin. Dans la Sacristie sont deux têtes du même sculpteur , dont l'une représente une Ame bienheureuse : et l'autre, une Ame damnée. Le tableau principal du maître Autel , représentant Jésus-Christ sur JaCroix , estdeSermoneta: ceux des côtés, sont d' Onophre d" Avellin . La statue; de
St. Jacques que l'on voit dans la chapelle voisines est duSansovino 5 les peintures lar térales sont de Pélégrin de Modènfi , .élevé de Raphaël . Le tableau de la chapelle sui vante , est de François Preziado , Espagnol . Le St. Diégue de l'Autel de l'avant dernière chapelle , et les tableaux latéraux , sont d'Annîbal Carrache : les peintures du haut » ainsi que celles du dehors de cette chapel le «sont de l'Albane et du Dominiquin.

PALAZZO BRASCHI - dal 1792

Ce magnifique palais fut bâti vers la fin do dernier siècle, sur les dessins de l'architecte Morelli, pour le duc Braschi, neveu de Pie VI. Il renferme un magnifique escalier orné de beaux marbres, avec des colonnes et des pilastres de granit rouge oriental. Dans le premier appartement, parmi d'autres monumens, on remarque une superbe statue colossale d'Antinous, trouvée près de Palestrine à ste. Marie de la Villa, où sont d'immenses ruines d'une maison de campagne bâtie par Adrien vers l'an 135 de l'ère chrétienne. On remarque aussi dans ce palais quelques tableaux de mérite.
L'entrée principale de ce bâtiment est près de la

PLACE DE PASQUIN

Cette place a été ainsi nommée à cause d'une ancienne statue, très endommagée par le tcms- elle est placée sur un piédestal, à l'angle du palais Braschi ; elle prit le nom de Pasquin, d'un tailleur qui se plaisait à faire des satires et à railler ceux qui passaient devant sa boutique. Après sa mort on trouva près de là cette statue mutilée, qui d'alors reçut le nom de ce tailleur \ et dès-lors les satiriques commencèrent à y afficher leurs écrits détracteurs, qui, en France même, ont pris le nom de Pasquinades. Cet ancien torse appartient à un groupe représentant Ménélas qui soutient et défend le corps de Patrocle, tué par Hector. Dans le musce du Vatican et à Florence sont les restes de deux autres groupes pareils, qui sont autant de copies de quelque chef-d'œuvre de la sculpture grecque. Et, à la vérité, quoique cette copie adossée au palais Brasqui soit si endommagée par le tcms, cependant on peut juger, par ce qu'il en reste , qu'elle était un des plus beaux ornemens de Rome ancienne.